Politique
Retour20 mars 2024
Michel Ducas - mducas@medialo.ca
Sécheresse : l’UPA régionale rencontre le ministre
L’assurance récolte foin jugée insuffisante
©Jean-Philippe Thibault - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, fait appel au fédéral pour compenser les producteurs de foin de l’Abitibi victimes de la sécheresse l’été dernier.
Les représentants régionaux de l’Union des producteurs agricoles (UPA) sont ressortis optimistes d’une rencontre tenue le 18 mars dernier à Drummondville avec le ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l‘Alimentation, André Lamontagne. Les agriculteurs de la région trouvent insuffisantes les compensations offertes à la suite des épisodes de sécheresse vécus en Abitibi l’été dernier.
Accompagné par le président provincial de l’UPA, Martin Caron le président régional, Pascal Rheault, a indiqué au ministre qu’il manquait 3,8 M$ aux agriculteurs victimes de la sécheresse en Abitibi. Environ 120 producteurs ont été plus sévèrement touchés en Abitibi-Ouest, dans la MRC d’Abitibi et à Rouyn-Noranda. M. Rheault a qualifié de « franche » et de « constructive » la rencontre avec le ministre. « Notre appel au ministre a été entendu, a déclaré M. Rheault. Celui-ci s’est engagé publiquement à aider les producteurs et productrices de l’Abitibi. Il reste maintenant à savoir si cette aide sera à la hauteur de la crise vécue sur le terrain. »
Le ministre a pris l’engagement ferme de venir en aide aux producteurs agricoles de la région, ce qui est un pas dans la bonne direction pour le président régional de l’UPA. En fait, dans un communiqué, le ministre Lamontagne a indiqué vouloir faire appel au gouvernement fédéral pour que des sommes additionnelles soient versées aux producteurs de foin via une initiative Agri-relance. En cas d’échec, Québec avisera, selon le ministre. « Le bilan de la FADQ confirme que la saison 2023 a été difficile pour plusieurs de nos producteurs, a-t-il déclaré. Armés de ces informations, qui font écho aux conversations que nous avons eues avec les producteurs, nous attendons avec impatience une réponse positive du gouvernement fédéral à notre demande d'Agri-relance. Dans le cas d'une absence de participation du fédéral, Québec élaborera une intervention. »
Le diable est dans les détails
Pascal Rheault refuse de jeter la pierre à la Financière agricole, à qui les agriculteurs reprochaient l’été dernier une trop grande rigueur. « Ils travaillent dans un carcan rigide, a indiqué le président régional de l’UPA, en entrevue avec Le Citoyen. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient dans les circonstances. »
M. Rheault est optimiste, mais il demeure prudent face à la suite des choses. « J’ai bien hâte de voir la réponse du fédéral, dit-il. Je suis confiant qu’on sera compensés, mais il faut voir à quelle hauteur on le sera. Le diable est souvent dans les détails dans ce genre de dossier. »
Le chiffre de 3,8 M$ avancé par l’UPA régionale provient de calculs effectués par l’organisme et par la Financière agricole, qui avait effectué des sondages et des rencontres sur le terrain l’été dernier. Le ministre Lamontagne lui-même s’était rendu incognito en Abitibi-Ouest, pour constater les dommages de visu.
La fédération régionale de l’UPA prend acte de l’intention du ministre Lamontagne de trouver une solution pour indemniser les pertes importantes des producteurs et productrices. « Nous souhaitons une aide exceptionnelle, rapide et à la hauteur des besoins », de dire Pascal Rheault.
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